Le projet « Champs familiaux bocagers » (CFB) a été mis en place dans le cadre du volet Développement rural du Programme Colibri, qui a pour but principal d’améliorer la situation économique et environnementale des habitants de la commune de Nobéré. Le projet CFB, lui, vise plus spécifiquement à :
Une étude diagnostique menée en septembre 2013 dans la commune de Nobéré a révélé que 91% de la population génère un revenu annuel moyen de CHF 50.–. La majorité vit donc au-dessous du seuil de pauvreté, fixé par l’ONU à $1,25 par jour, soit environ CHF 430.– par année.
L’économie locale s’appuie sur une agriculture vivrière et familiale, visant à satisfaire les besoins alimentaires des ménages. Le surplus, rarement atteint, est commercialisé et permet de générer des revenus pour la santé ou l’éducation.
La pauvreté touche fortement les agriculteurs, majoritaires au sein de la population (95%). Par manque de connaissances techniques et d’équipements agricoles, mais aussi à cause de sols dégradés non fertiles, beaucoup peinent à nourrir leur famille. Des pratiques non respectueuses de l’environnement accélèrent la dégradation et l’érosion des sols, et conduisent à une baisse des rendements.
Morija met en œuvre le projet avec :
Les personnes employées dans le projet sont toutes burkinabè : chargé de projet, superviseur, techniciens, ouvriers agricoles, jardinier, animateur, consultants.
Restauration des sols et amélioration des rendements
Les 3 parcelles d’un CFB sont délimitées par des diguettes en terre, assurant une fonction antiérosive, et par des tranchées creusées selon le sens d’écoulement des eaux pluviales. Au point le plus bas de chaque parcelle, une mare permet de récupérer l’eau de pluie pour un volume de 18 m3. Cette eau peut servir à pratiquer un petit maraîchage ou à abreuver le bétail.
Des haies vives délimitent également chaque parcelle et les protègent du vent. Les haies externes sont mixtes et comprennent une clôture grillagée pour éviter la divagation des animaux. Des arbres, intégrés aux haies et aux champs, limitent l’évaporation par leur feuillage et ont une action fertilisante. Les arbres absorbent en effet les nutriments dans les couches profondes du sol, sous la zone d’enracinement des cultures, puis les restituent sous formes de paillage et litière.
Tous ces aménagements structurels restaurent peu à peu les sols, améliorent leur fertilité et donc les rendements.
Adoption de pratiques agricoles agroécologiques
Les 3 parcelles d’un CFB permettent une rotation tri-annuelle des cultures entre :
Le changement des mentalités est long et difficile, en raison de l’enracinement profond des pratiques et habitudes agricoles. Pour montrer aux agriculteurs l’efficacité des techniques proposées au sein des CFB, un site de démonstration a été créé et développé.
En outre, les agriculteurs sont formés, suivis et conseillés pour la mise en œuvre de pratiques agricoles durables :
Amélioration des conditions socio-économiques des bénéficiaires
Grâce à l’amélioration des rendements, chaque CFB vise une productivité permettant d’assurer l’autosuffisance alimentaire de la famille bénéficiaire. Pour cela, chaque agriculteur bénéficie d’un diagnostic de ses pratiques culturales permettant l’élaboration d’une feuille de route personnelle qui définit les besoins, les pratiques envisagées et les rendements prévus. Si nécessaire, des mesures correctives sont prises pour le prochain cycle de culture.
Les espèces des haies vives sont choisies pour apporter un revenu complémentaire à la famille. Par exemple, le Jatropha Curcas est intéressant pour son huile utilisée dans les lampes et moteurs. Les arbres fournissent eux aussi un apport complémentaire aux récoltes par leur bois, utile pour la chauffe, ou leurs fruits.
De plus, une dépendance limitée aux intrants extérieurs rend disponible le revenu financier pour d’autres services tels que l’éducation ou la santé.